La politique, c'est du sérieux, et les habitants de la célèbre commune pyrénéenne de Montcuq l'ont bien compris. Avec moins d'un pour-cent des voix, la candidature humoristique de Mourad Lhabite aura fait un véritable "flop", la mairie revenant sans surprise au candidat sans-étiquette Alain Lalabarde. Retour sur une campagne placée sous le signe de la finesse et de l'élégance.
« Le FN ne passera pas dans Montcuq, Lhabite oui ! »
« Lhabite, le seul candidat de l'ouverture de Montcuq » est l'un des subtils "slogans de campagnes" utilisés par Mourad Lhabite, un nouveau venu dans la petite commune, lors des quelques semaines qui ont précédées les élections municipales. Selon le candidat, qui n'a jamais eu l'intention de réellement occuper la mairie, ce sont "des amis" qui l'ont poussé à déposer officiellement sa candidature.
« Ils ont tellement insisté qu'au bout d'un moment j'ai craqué et j'ai dit OK » avoue Mourad, dont le nom de famille est « un poids » depuis qu'il est enfant. « Je me suis dit que c'était l'occasion ou jamais d'exploiter ce nom maudit qui n'a fait que m'attirer des ennuis jusqu'aujourd'hui ».
En 2012, les amis du jeune homme de 24 ans vont jusqu'à « lui trouver un boulot à Montcuq » afin qu'il s'y installe et devienne automatiquement éligible. Depuis, la pression était constante pour que Mourad se présente aux municipales, ce qu'il fait finalement en 2014.
Une campagne longue et dure
Avec des slogans modérés comme « Vive Montcuq ! Vive Lhabite ! », « Lhabite : La force tranquille » ou carrément plus osés tels que « Montcuq aime Lhabite, et réciproquement ! » et « Le FN ne rentrera pas dans Montcuq, Lhabite oui ! » le candidat du "LOL", un parti politique fictif inventé pour l'occasion pensait "faire le buzz". Paris raté pour Mourad et ses amis qui ont probablement sous-estimé la lassitude des montcuqois et montcuqoises envers les blagues salaces autour du nom de leur commune.
« Ici, ça ne fait plus rire grand monde. La plupart des gens veulent une vie normale, dans un village normal » déclarait un habitant exaspéré que sa commune soit connue pour son nom et pas pour "le charme de ses ruelles".