Et si le génie créatif d'Etienne Daho venait d'ailleurs ? De Chine pour être plus précis. C'est en tout cas ce qu'affirme le chanteur et homophone asiatique « Hee Tien Dao », qui reproche au français d'avoir sciemment copié les mélodies et titres de plusieurs de ses chansons, telles que « Wee Ken Dah Lom » ou « Moh Mah Ne Ha Mah Xi Toa ». Reportage.
« On m'a volé ma musique ! »
C'est dans la petite ville rurale de Fu Qing Kao (Littéralement"la ville qui aime les vaches") perdue dans les campagnes de la province reculée du Wei Ting que compose et chante Hee Tien Dao. A 57 ans, le chanteur / agriculteur n'est certes pas mondialement connu, mais à Fu Qing Kao, sa ville natale, il est reconnu et apprécié de tous pour la qualité mélancolique de ses mélodies.
« Mon voisin hébergeait un touriste occidental qui écoutait souvent de la musique; Un soir j'ai entendu une de mes mélodies les plus populaires, Wee Ken Dah Lom ("Le coq qui perdait la face"), chantée dans une langue étrangère qui venais de chez lui. Je suis allé frapper chez mon voisin, j'ai écouté les autres chansons : encore mes mélodies. J'ai pensé : ça ne peut pas être une coïncidence, on m'a volé ma musique ! » se souviens Hee Tien Dao, interrogé par le quotidien chinois "Xi Gà Loh Mah Gà Zhi".
Au bureau chinois de lutte contre la contrefaçon (le "Kô Pai Kô Lai") de Pékin, la culpabilité du chanteur français semble incontestable. Pourquoi le chanteur, dont le patronyme de naissance est Maurice Galahoui, a-t-il choisi le nom de scène "Etienne Daho" quelques semaines seulement après son retour d'un long voyage en Asie (dont la Chine) lorsqu'il avait 22 ans ? Pourquoi 12 de ses chansons (les plus connues) ont la même mélodie et des paroles de refrains quasi identiques à 12 chansons ("Koh Mah Ni Gloo", "Koh Mah Bo Meh Long", etc.) de Hee Tien Dao, qui n'a jamais quitté son village (pas de télévision, d'internet, quelques radios locales) ?
Autant de questions gênantes auxquelles M. Daho refuse toujours de répondre. Si le plagiat se voyait averé, Etienne Daho devrait reverser à Hee Tien Dao l'ensemble des revenus générés par les oeuvres plagiées. L'ambassadeur de France en Chine à déclaré « faire son possible pour endiguer le flot grondant de la rivière de colère déchaînée par cette affaire ».