Namur, Belgique - Le dramatique accident a eu lieu hier après-midi sur une colline des environs de Namur, où Tristan Martell, père de famille de 34 ans, réalisait la scène finale d'une parodie de la célèbre série « Le trône de fer ». Déguisé en « Joffrey Baratheon », son fils de 12 ans Hutch a été mortellement atteint par un coup d'épée au cou porté par l'homme qui, aveuglé par le casque trop grand de son armure, ne l'a pas vu se rapprocher du mannequin de paille supposé recevoir l'attaque. Arrivés sur place 40 minutes après le drame, forces de l'ordre et pompiers n'ont rien pu faire, l'adolescent étant mort sur le coup.
En 2009 il perdait sa femme lors d'un faux « Alerte à Malibu »
Le sort semble s'acharner sur ce namurois fan de séries télévisées. Inculpé en 2009 pour non assistance à personne en danger, suite au tournage d'une parodie d'« Alerte à Malibu » durant lequel sa femme Cristina s'était noyée dans la Sambre, Tristan Martel avait finalement été relaxé, la justice belge retenant la thèse de l'accident. Deux ans plus tard, en octobre 2011, l'homme s'était lui-même gravement blessé ainsi qu'un passant en se jetant dans à travers la vitrine d'un magasin alors qu'il réalisait une adaptation caricaturale de la série « Chuck Norris » dans les rues de Bruxelles. La justice devra s'attacher à comprendre l'acharnement du Namurois à réaliser ces dangereuses parodies qui n'ont pourtant rencontré jusque là qu'un succès extrêmement maigre sur sa chaîne « YouTube ».
Accros au « like », ils sont prêts à tout
Interrogé par nos confrères du quotidien « Le Courrier Namurois », Bernard van Buren est addictologue à l'hôpital public de Namur. Pour ce professionnel de la dépendance, l'addiction au « nombre de vues » et au « like » sur YouTube ou ailleurs est un phénomène grave, encore largement sous-estimé par la communauté scientifique et les médias : « Aujourd'hui, des individus sont prêts à tout pour être populaires sur Internet. Certains se contentent d'inventer des histoires, de lancer de fausses rumeurs en espérant faire le buzz. Mais il y a pire que ces mythomanes, ce sont ceux qui se mettent eux-mêmes en dangers, mais aussi parfois leurs proches ou leur famille. Aujourd'hui il y a urgence. Nous devons reconnaître que ces individus sont malades, c'est la première étape. Ensuite, nous devrons développer de nouvelles thérapies, adaptées à ces addictions d'un type nouveau ».