9.5 points de Q.I. : voilà ce qui sépare en moyenne un internaute "partageur" de celui qui ne l'est pas. Menée sur 22.500 internautes français âgés de 15 et 45 ans, l'étude révèle en outre que cette différence d'intelligence varie fortement d'une plateforme de partage à l'autre, Twitter en tête.
Publié cette semaine par le Laboratoire de Sociologie Numérique de Rennes, l'article "Social sharing behaviours and their correlation to higher I.Q." apporte un éclairage inattendu sur la surprenante relation entre le partage social numérique et l'intelligence.
Twitter, "Einstein" des réseaux sociaux ?
Le partage via Facebook se situe sur la moyenne globale avec un Q.I. moyen de 112 points pour les partageurs contre 102.5 points pour les non partageurs. Près de 10 points séparent donc celui ou celle qui clique régulièrement sur "J'aime" ou sur un bouton "Partager sur Facebook" de celui ou celle qui ne le fait jamais (moins d'une fois par mois). Comment s'explique cette différence ? Nicolas Miélin, doctorant et co-auteur de l'article, a sa petite idée sur la question : "Une personne qui partage, qui pense aux autres en consommant un contenu numérique a probablement une intelligence émotionnelle plus élevée que la moyenne. De plus, quelqu'un qui partage un contenu, c'est quelqu'un qui a trouvé ce contenu, ce qui est signe de curiosité intellectuelle, un trait fortement corrélé à l'intelligence".
Parmi les plateformes considérées par l'étude, Twitter remporte la palme. Les internautes choisissant ce mode de partage affichent un Q.I. moyen de 119 points, soit 19 points de plus que la moyenne française. Pour Anne-Claire Grigaut, sociologue "numérique" au LSNR de Rennes, l'explication tient dans la nature même du célèbre réseau aux 140 caractères : "Twitter est une plateforme qui requiert un investissement personnel important pour augmenter et fidéliser ses 'followers', par conséquent un internaute qui choisit son compte Twitter pour partager une information possède généralement des compétences d'organisation, de synthèse et d'empathie, des qualités positivement corrélées à l'intelligence".
Partage par e-mail : l’exception
Avec un Q.I. moyen de 88 points, les internautes qui choisissent le partage par e-mail se retrouvent au bas de l'échelle. Cependant, c'est dans cette catégorie que les écarts sont les plus importants. Christophe Lefebvre, chercheur au LSNR explique : "A la base, les e-mail sharers partagent les même caractéristiques que les autres, ce qui plombe leurs résultats, ce sont les partages par mail de Power Point rigolo, vaguement érotiques ou parfois franchement racistes".
Devriez-vous commencer à partager du contenu sur vos réseaux préférés pour devenir plus intelligent ? Si vous pensez que oui, vous partagerez peut-être cet article, mais sûrement pas sur Twitter.