Les prévisions de croissance économique mondiale pour 2024-2025 indiquent un ralentissement, passant de 2.7% à 2.4% selon l'ONU. Cette tendance touchera particulièrement les économies avancées avec une croissance modérée de 1.5%, alors que les marchés émergents maintiendront un rythme de 4%.

A retenir60% des économies mondiales, représentant 80% de la population, auront une croissance inférieure à leur moyenne historique 2010-2019.

Les prévisions de croissance par région pour 2024-2025

Les prévisions de croissance par région pour 2024-2025

Les dernières prévisions économiques mondiales pour 2024-2025 révèlent des trajectoires de croissance contrastées selon les régions, avec un ralentissement généralisé par rapport à la période pré-pandémique. Les données indiquent une stabilisation progressive de l'économie mondiale, bien que les niveaux de croissance demeurent inférieurs aux moyennes historiques.

Disparités régionales des perspectives de croissance

Les économies avancées devraient connaître une croissance modérée de 1,5% en 2024, suivie d'une légère hausse à 1,7% en 2025. La zone euro montre des signes de reprise avec une progression attendue du PIB de 0,9% en 2024 à 1,3% en 2025, portée par la baisse de l'inflation et la résilience du marché du travail. La France devrait suivre une trajectoire similaire, avec une croissance projetée de 1,0% en 2024 et 1,4% en 2025.

Région20242025
Économies avancées1,5%1,7%
Marchés émergents4,0%4,0%
Asie de l'Est4,8%4,2%
Europe3,0%2,9%
Amérique latine1,8%2,7%

Dynamisme des économies émergentes

Les marchés émergents maintiennent un rythme de croissance plus soutenu, avec une moyenne de 4,0% prévue pour 2024-2025. L'Asie de l'Est conserve son dynamisme avec 4,8% de croissance attendue en 2024, tirée notamment par la Chine qui devrait stabiliser sa croissance autour de 4,8%. L'Asie du Sud reste la région la plus dynamique, anticipant une croissance de 6,2% pour les deux années à venir.

Perspectives pour l'Union européenne

L'Europe présente des perspectives plus modestes avec une croissance prévue de 3,0% en 2024, suivie d'un léger recul à 2,9% en 2025. Le vieillissement démographique et la faible progression de la productivité constituent des freins structurels pour la région. Les États-Unis devraient connaître un ralentissement plus marqué, passant de 2,8% en 2024 à 1,9% en 2025, sous l'effet du resserrement des conditions monétaires.

Les facteurs de ralentissement économique identifiés

Les facteurs de ralentissement économique identifiés

Le ralentissement économique mondial prévu pour 2024-2025 s'explique par plusieurs facteurs structurels qui freinent la dynamique de croissance. D'après le rapport des Nations unies publié en janvier 2024, la croissance devrait passer de 2,7% en 2023 à 2,4% en 2024, un niveau nettement inférieur aux 3% d'avant la pandémie.

Les principaux freins identifiés

La persistance de taux d'intérêt élevés constitue un frein majeur à l'investissement et à la consommation. La politique monétaire restrictive menée par les banques centrales pour lutter contre l'inflation pèse sur l'activité économique. Dans l'Union européenne, les taux directeurs demeurent à des niveaux historiquement hauts, à 4% pour la BCE, limitant l'accès au crédit des entreprises et des ménages.

Les tensions géopolitiques, notamment le conflit en Ukraine et ses répercussions sur les prix de l'énergie et des matières premières, créent un climat d'incertitude défavorable aux investissements. Le commerce international montre des signes d'atonie, avec une progression limitée à 0,8% en volume en 2023.

L'impact persistant de l'inflation

ZoneInflation 2023Prévision 2024
Économies avancées4,6%2,6%
Pays émergents8,5%6,2%

Bien qu'en recul, l'inflation érode le pouvoir d'achat et le niveau de vie des ménages. Elle affecte particulièrement les économies émergentes où elle devrait rester supérieure à 6% en 2024. Dans les économies avancées, malgré une décélération attendue à 2,6%, l'inflation pèse sur la consommation et le Produit Intérieur Brut.

Les risques climatiques

Les catastrophes climatiques constituent un risque croissant pour l'économie mondiale. Les pertes économiques liées aux événements météorologiques extrêmes ont atteint 290 milliards de dollars en 2023. Les secteurs agricole et touristique subissent directement les conséquences du dérèglement climatique, affectant la production et les échanges commerciaux.

Transitions et investissements prioritaires

Transitions et investissements prioritaires

Transitions et investissements prioritaires

Face aux défis économiques mondiaux, les institutions financières internationales soulignent l'urgence d'investissements structurants pour soutenir la croissance durable. Les transitions énergétiques et numériques, combinées à l'allègement de la dette et au renforcement de la sécurité alimentaire, constituent des priorités d'action pour les années 2024-2025.

Investissements prioritaires pour le développement durable

La Banque mondiale évalue à plus de 2000 milliards de dollars par an les besoins d'investissement dans les pays en développement pour atteindre les objectifs climatiques. Les économies émergentes doivent mobiliser des financements considérables pour leur transition énergétique, estimés entre 300 et 500 milliards de dollars annuels jusqu'en 2030. La transformation numérique nécessite également des investissements massifs, évalués à 100 milliards de dollars par an pour combler la fracture numérique.

Réformes structurelles dans les économies émergentes

L'investissement public dans les infrastructures de base constitue un catalyseur essentiel pour stimuler la productivité. Selon les recommandations d'Indermit Gill, économiste en chef de la Banque mondiale, les pays en développement doivent prioriser:

  • Le renforcement des systèmes éducatifs et de santé
  • La modernisation des infrastructures de transport et d'énergie
  • L'amélioration de l'efficacité des investissements publics
  • Le développement du capital humain

Allègement de la dette et sécurité alimentaire

Pour les 75 pays éligibles aux financements de l'Association internationale de développement, l'allègement de la dette devient crucial. Le service de la dette absorbe une part croissante des ressources budgétaires au détriment des investissements productifs. La sécurité alimentaire exige par ailleurs des investissements de 45 milliards de dollars par an dans les systèmes agricoles et les chaînes d'approvisionnement des pays en développement.

"Les économies en développement doivent trouver des moyens d'encourager l'investissement privé, de réduire la dette publique et d'améliorer l'éducation, la santé et les infrastructures de base"

Indermit Gill, économiste en chef du Groupe de la Banque mondiale
Les disparités de reprise entre pays

Les disparités de reprise entre pays

Les dernières analyses économiques révèlent des écarts marqués dans la dynamique de reprise entre les différentes régions du globe. Les données du Massachusetts Institute of Technology soulignent une fragmentation économique croissante, avec des trajectoires divergentes selon les niveaux de développement des pays.

Une reprise inégale à l'échelle mondiale

Les projections indiquent qu'en 2024-2025, environ 60% des économies, représentant plus de 80% de la population mondiale, enregistreront une croissance inférieure à la moyenne observée durant la décennie 2010-2019. Cette situation reflète les défis structurels persistants dans de nombreuses régions, notamment les tensions géopolitiques et les contraintes monétaires.

Comparaison des taux de croissance par catégorie de pays

Catégorie 2024 2025
Économies avancées 1.5% 1.7%
Pays émergents 4.0% 4.0%
Pays à faible revenu 5.0% 5.2%

Dynamiques régionales contrastées

Les économies avancées maintiennent une croissance stable mais modeste à 1,5% en 2024, tandis que les pays émergents conservent un différentiel positif avec une progression de 4%. Les pays à faible revenu affichent le dynamisme le plus marqué avec 5% de croissance attendue, bien que 75% d'entre eux voient leurs perspectives révisées à la baisse par rapport aux estimations initiales.

Facteurs de divergence

Le Produit Intérieur Brut par habitant reste un indicateur déterminant des écarts de développement. Les disparités s'expliquent notamment par des capacités d'investissement public différenciées, des niveaux d'endettement variables et des vulnérabilités distinctes face aux chocs externes. Les pays émergents d'Asie conservent leur position de moteur de la croissance mondiale, alors que d'autres régions peinent à retrouver leur niveau d'activité d'avant-crise.

L'essentiel à retenir sur les perspectives économiques 2024-2025

L'essentiel à retenir sur les perspectives économiques 2024-2025

Les perspectives économiques laissent entrevoir des défis majeurs pour les années à venir. Les taux d'intérêt élevés et les tensions géopolitiques continueront de peser sur la dynamique économique. Les investissements dans les transitions énergétiques et numériques, ainsi que dans l'éducation, seront déterminants pour relancer la productivité et soutenir une reprise durable.