Des généticiens russes ont réussi à créer des poulets génétiquement modifiés à huit pattes en leur injectant des fragments d'ADN de poulpe, rapporte l'agence de presse Ria Novosti. Baptisé « octochicken » ou « octogallus », l'animal intéresserait d'ores et déjà l' « un des trois leaders » de la restauration rapide russe, gros consommateur de poulet, qui anticipe une formidable augmentation de sa rentabilité.
L'octochicken est né dans la cité scientifique d'Akademgorodok en Sibérie, l'un des fleurons de la recherche russe. Les généticiens de l'équipe de Sergei Mounine ont accompli le double exploit d'isoler la séquence de gènes codant l'apparition des 8 membres identiques chez le poulpe d'une part, et d'avoir su injecter cette séquence avec succès dans le code génétique du poulet.
Des poulets à 64 pattes en cours d'expérimentation
« Nous avons découvert une séquence d'ADN extraordinaire : c'est elle qui contrôle la duplication d'un membre ou d'un organe. Chez le poulpe, cette séquence est légèrement différente : elle enchaîne trois duplications successives. Une tentacule devient 2 tentacules, chacune devient 2 tentacules, et chacune des 4 devient 2 tentacules, tout simplement » explique Sergei Mounine.
« Théoriquement, en injectant deux fois cette séquence, nous devrions obtenir des poulets à 64 pattes. Mais dans la mesure où ils ont déjà beaucoup de mal à se déplacer avec 8, nous anticipons de lourds problèmes de coordination. »
« Rhinoléon »
Ne se reposant pas sur leur lauriers, les généticiens russes guidés par Sergei Mounine expérimentent déjà d'autres croisements aux applications civiles ou militaires. Le « rhinoléon », par exemple, un rhinocéros à qui l'on a injecté des séquences d'ADN de caméléon, développe une cuirasse à la fois solide et très discrète dont l'armée russe pourrait s'inspirer