Biologie : La femme serait génétiquement prédisposée pour les tâches ménagères

Pressentie par beaucoup, la théorie selon laquelle le ménage serait une tâche féminine plutôt que masculine se verrait-elle confirmée scientifiquement ? Une équipe de chercheurs italiens vient de publier une étude recoupant les résultats de deux décennies de publications dans les domaines de la génétique et de la psychologie comportementale. Leur conclusion ne semble laisser aucune place au doute. Décryptage.

"J'aurais voulu qu'il en soit autrement"

Dirigée par le professeur Eusebio Bartolozzi, chef du département psychogénétique de l’Univesita Scientifica di Napoli, l’équipe de chercheurs a tout d’abord défini 4 tâches de base pour modéliser la notion de tâches ménagères. Les scientifiques ont ensuite examiné l’adéquation de ces tâches aux caractéristiques génétiques et neurologiques des hommes et des femmes. « Croyez moi, j’aurais voulu qu’il en soit autrement, mais nos résultats, basés sur un large faisceau de preuves, sont catégoriques. L’homme possède un coefficient d’aptitude aux corvées domestiques de 18%, celui de la femme est d’environ 80%. Pour la tâche ‘repassage’ on atteint même les 95% » a expliqué le professeur lors d’une conférence de presse à l’université Campanienne.

Un gène du ménage ?

Questionné sur la complexité de l’étude, le professeur précise : « Il n’y a pas de ‘gène du ménage’ à proprement parler [rires], nous sommes plutôt en présence d’un ensemble de facteurs convergents ». Parmi ces facteurs, l’étude mentionne en particulier l’existence d’un « gène des tâches répétitives » : « Le GPR3 [le gène en question, NDLR] s’exprime avec une grande probabilité chez la femme et reste souvent muet chez l’homme. Ce gène explique par exemple le comportement sexuel de la femme, qui favorise la monotonie et la prévisibilité dans l’acte. Il explique aussi le score élevé obtenue par la femme pour notre tâche numéro 4 [balai et serpillère, NDLR]» précise Aldo M., un doctorant de l’équipe. Certains des facteurs identifiés par les chercheurs étaient intuitivement connus par le grand public : volonté de maintenir sa progéniture dans un environnement sain, aptitude de l’œil féminin à discerner les particules fines, comme la poussière. D’autres sont plus surprenant : Un des résultats scientifiques exploité dans l’étude démontre l’existence d’un gène typiquement féminin de résistance aux produits chimiques. L’hypothèse avancée par les chercheurs est que les femmes, cherchant à s’embellir depuis des millénaires en s’appliquant des substances variées sur le corps, auraient développé, par sélection naturelle, une résistance aux agressions chimiques qui fait défaut aux hommes. Baptisé « gène du maquillage », ce gène contribuerait donc à augmenter la prédisposition féminine pour l’utilisation de produits ménagers. Si cette étude risque de créer quelques tensions temporaires au sein des familles, elle aura au moins le mérite de rendre convaincant, une bonne fois pour toute, le discours masculin sur le ménage… dont la gent féminine ne comprenait pas toujours la rationalité.