24 heures d’honnêteté totale sur Facebook : Il perd la moitié de ses amis

24 heures d'honnêteté totale sur Facebook : Il perd la moitié de ses amis
Rennes - Plus qu'un défi, c'est à une véritable expérimentation sociologique que s'est livré Antoine Garrot, un jeune infirmier Rennais de 26 ans. Lassé par l'hypocrisie, omniprésente selon lui sur le célèbre réseau social, il s'est lancé le défi de répondre en toute honnêteté et spontanéité à chacune des publications qui apparaîtraient sur son "mur" pendant 24 heures. Largement relayés par la presse locale, présente sur place lors de l'exploit, les résultats sont pour le moins édifiants.
Vendredi, 8 heures du matin, c'est le moment choisi par Antoine pour commencer l'expérimentation. Un mug de café fumant à la main, il s'installe devant son écran et ouvre Facebook sur son navigateur. Bientôt, un premier message apparaît et les "règles du jeu" qu'il s'est fixées l'obligent à répondre :
« Je me sens soulagé d'un énorme poids ! Ça faisait un moment que je voulais balancer ça. Là je pense qu'ils m'en veulent aujourd'hui mais dans quelques temps ils me remerciereront, surtout Brice » commente Antoine, dont les deux commentaires assassins viennent instantanément de lui faire perdre 4 amis. Enhardi par cette première expérience, il continue ainsi toute la matinée. Parfois ses commentaires sont acerbes, parfois ils sont sincèrement bienveillants mais toujours, Antoine se contraint à une parfaite honnêteté. C'est aux alentours de midi, alors qu'il mange un sandwich tout en continuant de scruter son écran, qu'un commentaire d'une jeune femme prénommée "Vaness" fait réapparaître un fil de discussion commencé de la veille, qu'il s'était alors abstenu de commenter. Mais cette fois, Antoine "se lâche" et ses doigts déchaînés frappent le clavier, libérant brutalement une frustration lentement accumulée depuis des années  d'utilisation plutôt passive du réseau social. Cette débauche soudaine de franchise lui coûtera pas moins de 57 amis - « Ça fait le tri, de toutes façons, je ne connaissais même pas la moitié de ces gens » relativise le jeune homme avec sagesse, visiblement soulagé de pouvoir enfin laisser s'exprimer des émotions trop longtemps refoulées. A l'issue de l'expérimentation, Antoine aura "perdu" la moitié de ses "amis". Blanche Martinot, sociologue et maître de conférence à la faculté de sociologie de Rennes ne semble pas surprise par ce résultat : « La plupart des personnes qui se sont senties agressées par les commentaires d'Antoine savent qu'il a raison, mais socialement, et particulièrement en public, cela est pris pour une déclaration de guerre. Parallèlement, il y a également le cas des personnes qui refusent de voir une certaine vérité en face, qui n'assument pas un aspect de leur vie, comme la médiocrité de leur couple ou leur physique disgracieux; Et là, Antoine agit comme un révélateur, comme un électrochoc... et une telle décharge n'est jamais agréable, même si d'après moi, elle est nécessaire ». Conciliante, la sociologue se montre particulièrement indulgente vis-à-vis des commentaires parfois brutaux du jeune infirmier; Jusqu'au commentaire suivant, où, elle même jeune maman, la jeune femme se sentira aussi attaquée.