
Le secteur des transports, qui représente 10% du PIB français en 2021, est au coeur des enjeux économiques et environnementaux actuels. Cette industrie majeure fait face à de nombreux défis, notamment en matière d'émissions de gaz à effet de serre et de transformation numérique, tout en restant un moteur essentiel de l'économie nationale.
Chiffres clés du secteur des transports en France
Le secteur des transports reste un pilier majeur de l'économie française, avec un chiffre d'affaires atteignant 200 milliards d'euros en 2021, soit 10% du PIB national. Les données statistiques montrent une dynamique positive pour les années à venir, notamment dans le transport de marchandises et de voyageurs.
Un secteur économique en progression
Les statistiques du Ministère du Travail indiquent que plus de 80% des entreprises du secteur prévoient une croissance soutenue jusqu'en 2030. Cette tendance se reflète dans les volumes de marchandises transportées qui augmentent régulièrement. Le transport terrestre domine largement, avec une forte prédominance du transport routier.
Les différents modes de transport en chiffres
Le transport routier de marchandises reste prépondérant dans le mix modal français. Le transport ferroviaire poursuit sa progression, notamment grâce aux investissements dans les infrastructures. En 2021, le transport intérieur de voyageurs a connu une reprise pour tous les modes, sans toutefois retrouver les niveaux de 2019.
Les enjeux de main d'oeuvre
Le secteur fait face à des défis majeurs en termes de recrutement. Les données montrent un besoin de 2 millions de postes à pourvoir en Europe d'ici 2026, dont une part importante en France. Le vieillissement des effectifs constitue un enjeu central : 30% des conducteurs routiers professionnels partiront à la retraite d'ici 2026.
Les coûts d'exploitation
Les entreprises du secteur doivent composer avec une hausse moyenne annuelle de 6,6% des coûts de carburant. Cette augmentation pousse à l'adoption de véhicules électriques ou à hydrogène, transformant progressivement les flottes de transport.

Les émissions de GES : un défi pour le secteur
Les émissions de gaz à effet de serre (GES) du secteur des transports représentent un enjeu environnemental majeur en France. En 2019, ce secteur était responsable de 31% des émissions nationales de GES, soit 136 millions de tonnes équivalent CO2. Cette situation place les transports comme le premier secteur émetteur de GES dans le pays.
Une évolution préoccupante depuis 1990
Contrairement aux autres secteurs économiques qui ont globalement réduit leurs émissions, les transports ont vu leurs émissions de GES augmenter de 9% entre 1990 et 2019. Cette hausse est d'autant plus notable que sur la même période, les émissions nationales totales ont diminué de 20%. Le transport est ainsi le seul secteur dont les émissions ont progressé sur ces trois décennies.
Répartition des émissions par mode de transport
Le transport routier occupe une place prépondérante dans les émissions de GES du secteur. Les données de 2018 montrent la distribution suivante des émissions :
- Véhicules particuliers : 54% des émissions
- Poids lourds : 21% des émissions
- Véhicules utilitaires légers : 20% des émissions
- Autres modes (ferroviaire, fluvial, aérien national) : 5% des émissions
Tendances récentes et perspectives
En 2023, une baisse de 3,4% des émissions de GES des transports a été observée, principalement due à l'augmentation des prix des carburants et à l'amélioration de l'efficacité énergétique du parc de véhicules. Les émissions sont désormais inférieures de 5,4% à leur niveau de 2019. Néanmoins, avec 126,8 millions de tonnes équivalent CO2, le secteur des transports demeure le premier contributeur aux émissions de GES de la France, représentant 34% du total national.
Focus sur le transport routier
Le transport routier reste le mode le plus émetteur, contribuant à plus de 60% des émissions pour la majorité des polluants atmosphériques. Cette situation souligne l'urgence d'accélérer la transition vers des modes de transport moins carbonés et le renouvellement du parc de véhicules vers des motorisations plus propres.

Les opportunités d'emploi dans le transport terrestre
Le transport terrestre génère de nombreuses opportunités d'emploi en France, particulièrement dans le secteur routier qui concentre 55% des postes. Les besoins en recrutement s'intensifient avec les départs à la retraite prévus dans les prochaines années.
Une forte concentration d'emplois dans le transport routier
Le transport routier domine largement le marché de l'emploi du secteur terrestre. Sur l'ensemble des postes, plus de la moitié sont liés au transport routier de marchandises et de voyageurs. Cette répartition s'explique par les besoins croissants en conducteurs professionnels et la multiplication des services de livraison.
Des perspectives de recrutement majeures d'ici 2026
Les prévisions démographiques du secteur montrent qu'environ 30% des conducteurs routiers partiront à la retraite d'ici 2026. Cette tendance va créer près de 2 millions de postes à pourvoir en Europe, dont une part importante en France. La pénurie actuelle de conducteurs, estimée à plusieurs milliers de postes non pourvus, devrait donc s'accentuer.
Formation et professionnalisation du secteur
En 2018, 9 350 candidats se sont présentés aux examens de titres professionnels et diplômes d'État dans les métiers du transport et de la logistique. Les formations se répartissent entre :
- 33% en exploitation
- 32% en conduite
- 23% en logistique
- 11% en maintenance
Des contrats stables et des carrières évolutives
Le secteur propose majoritairement des emplois pérennes avec des CDI. Les possibilités d'évolution sont nombreuses grâce à la formation continue et aux passerelles entre les différents métiers du transport. Les salaires progressent régulièrement avec l'expérience et les qualifications acquises.

La logistique : un secteur aux multiples facettes
La logistique englobe un large éventail de professions au sein du secteur des transports. Les métiers de la logistique, qui représentent 26% des emplois du secteur, requièrent des compétences variées pour gérer efficacement le stockage et l'acheminement des marchandises.
Des métiers diversifiés en entrepôt
Les entrepôts logistiques mobilisent différents profils professionnels :
- Préparateurs de commandes
- Caristes et conducteurs d'engins de manutention
- Responsables d'exploitation
- Gestionnaires de stocks
La transformation numérique de la logistique
Les nouvelles technologies modifient en profondeur les méthodes de travail. Les systèmes de gestion d'entrepôt (WMS) permettent désormais un suivi en temps réel des stocks. Les opérateurs utilisent des terminaux portables pour scanner les colis et actualiser les données informatiques.
L'essor du e-commerce
Le développement des achats en ligne a fortement accéléré la cadence des préparations de commandes. Les entrepôts doivent traiter un volume croissant de petits colis destinés aux particuliers. Cette évolution impose une gestion précise des flux tendus pour respecter les délais de livraison promis aux clients.
Automatisation et robotisation
Les grands centres logistiques s'équipent progressivement de solutions automatisées : convoyeurs mécaniques, robots de tri, systèmes de stockage automatisés. Ces équipements améliorent la productivité tout en réduisant la pénibilité du travail. Les métiers évoluent vers des fonctions de supervision et de maintenance des installations.

Impact du développement durable sur les transports
Le secteur des transports doit répondre aux défis environnementaux avec des objectifs ambitieux de réduction des émissions de gaz à effet de serre. La législation et les réglementations sur le développement durable poussent les acteurs du transport à transformer leurs pratiques et leurs flottes de véhicules.
Une transition énergétique nécessaire
Le transport représente une consommation finale d'énergie de plus de 500 TWh par an en France. Face à ce constat, les entreprises investissent dans le renouvellement de leurs flottes vers des véhicules propres électriques ou à hydrogène. D'après les données du ministère des Transports, les véhicules électriques et hybrides rechargeables constituent désormais 21,5% des nouvelles immatriculations en 2023.
Répartition modale et report vers le rail
Le transport ferroviaire gagne du terrain dans le transport de marchandises, avec une part modale en hausse pour la première fois depuis 2015. Cette évolution s'inscrit dans une politique nationale de rééquilibrage entre les modes de transport, visant à réduire la prédominance du transport routier qui représente encore près de 89% des flux de marchandises.
Des objectifs contraignants de réduction des émissions
Les acteurs du transport doivent respecter des objectifs de réduction des émissions de CO2. La consommation de carburants fossiles repart à la hausse avec la reprise économique post-Covid, mais les nouvelles réglementations imposent des seuils d'émission plus stricts. Les entreprises développent des plans d'action pour diminuer leur empreinte carbone à travers l'optimisation des trajets et le recours aux énergies alternatives.
Adaptation aux effets du changement climatique
Les infrastructures de transport subissent les effets du dérèglement climatique : multiplication des épisodes de canicule affectant les rails, inondations perturbant le réseau routier. Les gestionnaires d'infrastructures intègrent désormais ces contraintes dans leurs programmes de maintenance et de modernisation pour garantir la résilience du système de transport.

Les investissements dans les infrastructures de transport
Les infrastructures de transport en France nécessitent des investissements constants pour maintenir leur performance et répondre aux besoins croissants de mobilité. En 2023, les dépenses d'investissement dans les infrastructures atteignent 24,6 milliards d'euros, marquant une progression notable par rapport aux années précédentes.
État des lieux des investissements par mode de transport
Le réseau routier mobilise la plus grande part des investissements avec près de 45% des dépenses totales. Ces fonds servent principalement à l'entretien des 1,1 million de kilomètres de routes nationales, départementales et communales. Le réseau ferroviaire, second poste d'investissement, bénéficie de 35% des financements pour moderniser les 28 000 km de voies ferrées.
Les infrastructures portuaires et aéroportuaires se partagent les 20% restants. Les grands ports maritimes français reçoivent des dotations pour améliorer leur compétitivité, tandis que les aéroports investissent dans la modernisation de leurs installations.
Répartition territoriale et enjeux de développement régional
La distribution géographique des investissements répond à des logiques de désenclavement territorial. Les régions rurales bénéficient de programmes spécifiques pour rénover leurs réseaux routiers secondaires. Les métropoles concentrent les grands projets de transport collectif, avec 15 milliards d'euros prévus sur la période 2024-2028.
Programmes prioritaires 2024-2025
- Rénovation des axes ferroviaires structurants : 8,5 milliards €
- Modernisation du réseau routier national : 7,2 milliards €
- Développement des plateformes multimodales : 3,1 milliards €
- Adaptation des ports aux enjeux énergétiques : 2,8 milliards €
Modes de financement et partenariats public-privé
Le financement des infrastructures repose sur une combinaison de ressources publiques et privées. L'État et les collectivités territoriales apportent 70% des fonds, complétés par des dispositifs de concession et des partenariats public-privé. La Banque des Territoires intervient également comme financeur majeur des projets d'infrastructure, avec une enveloppe de 5 milliards d'euros mobilisable sur 2024.

Cas d'étude : le transport multimodal en France
Le transport multimodal en France évolue rapidement pour répondre aux défis logistiques et environnementaux actuels. Les différentes combinaisons de modes de transport - routier, ferroviaire, fluvial et maritime - permettent d'optimiser les flux de marchandises tout en réduisant l'empreinte carbone.
Le cas du port du Havre : un hub multimodal performant
Le port du Havre illustre la réussite du transport multimodal en France. Son terminal multimodal relie directement les navires aux trains et péniches, avec une capacité de traitement de 350 000 conteneurs par an. Les connexions ferroviaires vers Paris et Lyon ont permis de réduire de 25% les émissions de CO2 sur ces axes depuis 2019.
L'axe Seine-Nord Europe : un projet structurant
Le canal Seine-Nord Europe, dont la mise en service est prévue pour 2028, créera une liaison fluviale à grand gabarit entre les ports maritimes français et le réseau fluvial européen. Ce projet de 5 milliards d'euros permettra le transport de 13 millions de tonnes de marchandises par an et évitera l'émission de 250 000 tonnes de CO2 annuellement.
Comparaison avec les modèles européens
La France se positionne derrière l'Allemagne et les Pays-Bas en matière de transport multimodal. Les ports de Rotterdam et Hambourg atteignent des taux de multimodalité de 50%, contre 35% pour les ports français. Le plan national de développement du transport combiné vise à rattraper ce retard d'ici 2030.
Pays | Part modale du transport combiné | Objectif 2030 |
France | 35% | 45% |
Allemagne | 48% | 55% |
Pays-Bas | 50% | 60% |

L'essentiel à retenir sur le secteur des transports en France
Le secteur des transports français continue sa mutation vers un modèle plus durable. Les investissements dans les infrastructures, le développement des énergies alternatives et la digitalisation des services logistiques dessinent l'avenir du secteur. La multimodalité et l'innovation technologique seront les moteurs de cette transformation, permettant de répondre aux exigences environnementales tout en maintenant la compétitivité économique.